Édition Ernest Leroux, Paris, 1927, 114 pages.
Si longtemps séparés, votre image remplit mon cœur.
En exil, on vieillit, mon teint n'est plus pareil !
En accordant mon khin sous cette nuit lumineuse.
Je pense à vous plus que jamais.
Wang Po.
A l'aube, je quitte Po-ti
parmi les nuages colorés.
En un seul jour, à mille li de là, j'arrive à Kiang-lin !
La voix des singes, sur les deux rives, sanglote toujours...
Mais mon bateau léger a déjà passé bien des montagnes !
Li Thaï-po.
Devant les pics de Yin-lo, la
grève est blanche comme la neige,
Hors de la ville conquise, la lune est blafarde.
On ne sait d'où viennent ces sons de flûte,
Toute la nuit, les guerriers pensent à leur patrie.
Li Yi.
Le verre scintillant est
rempli d'un vin délicieux.
Je veux le boire, mais le pi-pa me presse à monter à cheval.
Adieu, quand je serai étendu mort sur le champ de bataille, vous ne rirez pas !
Car depuis longtemps, combien de héros ont-ils pu en revenir ?
Wang Han.
La forêt de bambous cache le
vieux temple.
Quelques cloches lointaines résonnent dans la nuit.
Et moi, emportant le dernier rayon du soleil,
Je rentre seul dans ces montagnes bleutées.
Lyeou Tchang-king.
La lune froide pend au pic
d'une montagne.
Au jardin, les feuilles jaunes tombent lentement.
Je ferme la porte de peur des tigres.
Au dehors, le vent rugit fortement dans les pins.
Kou Fong.