Julien de ROCHECHOUART (1830-1879)

Pékin et l'intérieur de la Chine par Julien de ROCHECHOUART (1830-1879) Plon, Paris, 1878, pages 105-358 de 358 pages.


PÉKIN ET L'INTÉRIEUR DE LA CHINE

Plon, Paris, 1878, pages 105-358 de 358 pages.

 

  • "Après dix années passées en Chine à deux reprises différentes, j'ai un peu le droit de donner un avis motivé sur ce peuple si étrange et si différent du reste de l'humanité. L'expérience n'a pas notablement changé mes premières impressions, et je suis aujourd'hui aussi antipathique à cette société que je l'étais le premier jour de mon arrivée. Je maintiens même mon opinion que la race chinoise n'est pas susceptible de grands progrès tant qu'elle n'aura pas subi une révolution ethnographique importante."
  • "O sinologues qui depuis vingt années vous êtes donné la mission de faire admirer la Chine à l'Occident, que n'êtes-vous ici ! votre désillusion serait complète, et je suis certain, au retour, de vous voir brûler sans pitié tous les ouvrages mensongers où vous puisez vos renseignements. Mais enfin vous êtes encore excusables, vous n'avez pas vu par vos yeux, et votre seule faute est de croire à la véracité des auteurs chinois. Mais vous, voyageurs qui avez fait ce trajet, où aviez-vous vos yeux ? Il faut une imagination bien puissante pour faire de la route de Tien-tsin à Pékin les tableaux que j'ai lus. Mais, bon Dieu ! où avez-vous vu de grands arbres, des temples pittoresques, des maisons de plaisance ? Il faut que, depuis votre passage, le pays ait bien changé. Nous ne voyons, nous, que des terrains desséchés, poussiéreux, couverts de récoltes rachitiques, des eaux bourbeuses et puantes, des villages misérables et en ruine, des Chinois en haillons et demandant l'aumône avec la persistance que donne une faim inassouvie."

Extraits : Occidentaux et ChinoisRésumons-nous un instantLa civilisation chinoise a fait son tempsMélange inévitable
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Yang-tze-Kiang, devant Han-kow. Julien de ROCHECHOUART (1830-1879) : Pékin et l'intérieur de la Chine. Plon, Paris, 1878.
Yang-tze-Kiang, devant Han-kow.

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Occidentaux et Chinois

Sans un droit commun, sans des principes communs, sans un même fond d'idées générales, les rapports entre deux peuples ne peuvent jamais être amicaux. La raison, la justice, l'intérêt réciproque ne suffisent pas à régulariser la situation et à amener la solution des questions pendantes entre deux sociétés qui pensent et agissent d'une façon tellement contradictoire. Entre Occidentaux et Chinois les points de départ sont aussi opposés que les buts. Les uns veulent pénétrer à tout prix et introduire, avec leur commerce, leurs idées, leurs mœurs, leurs tendances ; en un mot, ils veulent européaniser la Chine. Tout obstacle les irrite, toute contradiction les choque, toute manière de voir autre que la leur est ridicule à leurs yeux, et ils veulent non seulement vendre leurs produits aux Chinois, mais encore placer celui-ci plutôt que celui-là, parce qu'il est d'un écoulement plus difficile ailleurs. Le Chinois, au contraire, est satisfait de ce qui se passe chez lui ; il considère sa civilisation comme parfaite, et ses usages comme les seuls bons ; il veut à tout prix se débarrasser d'une ingérence étrangère, et préfère manquer de tout, que de rien demander à ses voisins. Tout changement lui semble une atteinte mortelle portée à son orgueil. Il fait donc, pour empêcher les Européens de s'établir chez lui, les mêmes efforts que ces derniers font pour y entrer ; de là une situation inextricable, dont la solution est nécessairement remise à la force. La Chine sera-t-elle avalée par l'Europe ? ou l'Europe sera-t-elle obligée pour la première fois de reculer en face de l'Asie ? Tels sont les deux termes du problème que l'avenir aura à résoudre. Problème difficile entre tous, car bien des circonstances peuvent venir se jeter à l'encontre des volontés humaines et les retarder, sinon les arrêter. Le premier obstacle est, sans contredit, la question ethnographique, qu'on ignore jusqu'à présent et avec laquelle il faudra compter. La Chine est-elle susceptible, dans l'état actuel de la race chinoise, d'acquérir une autre civilisation que celle dont elle jouit ? Depuis combien de temps cette civilisation existe-t-elle ? Combien de siècles a-t-elle mis à éclore ? A-t-elle été spontanée ? ou bien est-elle due à quelque révolution dont nous ignorons les ramifications ? Sont-ce des populations occidentales ou asiatiques qui opéreront la transformation ? Si l'Europe est pressante, impérieuse, le nombre de ses enfants n'est pas en rapport avec leur force, et agir sur trois cents millions d'âmes par voie de régénération de sang est impossible. Il n'en est pas de même des musulmans qui attaquent la Chine par l'ouest. Moins puissants que les Occidentaux, ils ne disposent ni de la vapeur ni de l'électricité, ils ignorent les fusils à aiguille, les conserves Chollet et les emprunts d'État ; mais ils envahissent des provinces entières, les couvrent d'une population nouvelle qui, sous le rapport ethnique, est sans aucun doute supérieure aux Chinois, puisqu'elle vient de l'Afghanistan, du Thibet, des Indes. Leur force sera-t-elle suffisante pour conquérir la Chine, et, après la conquête, quelle sera leur politique vis-à-vis de l'Europe ?

L'Occident n'a-t-il rien à craindre du contact des Chinois ? La gangrène se gagne facilement, surtout parmi les blessés. La corruption effroyable des races jaunes l'attaquera plus ou moins. J'entends dire de tous côtés qu'un Européen, après un séjour de quelques années en Chine, est perdu moralement, intellectuellement et même physiquement, s'il ne vient se retremper dans la mère patrie. L'accroissement des rapports devrait accélérer cet état de choses. Voilà bien des problèmes que l'expérience seule peut permettre de résoudre, et cependant ces solutions sont indispensables à celle du premier problème. Il est impossible de prévoir les résultats de telle ou telle ligne de conduite, et une fois adoptée, il serait bien difficile de changer de politique. Ce que l'on peut affirmer dès à présent, c'est l'imminence de cette crise et l'agonie de la Chine des mandarins et des lettrés. Placée entre deux envahisseurs, elle ne saurait résister, et je crois, sans présomption, pouvoir affirmer que le céleste empire sera dans deux cents ans ou mahométan ou chrétien, à moins d'un partage entre ces deux courants. Quant à Confucius, à Laotze, aux mandarins, aux lettrés, ils ont fait leur temps. La Chine, sous cette forme, a produit tout ce qu'elle pouvait produire ; il faut qu'elle change ou disparaisse, car il n'y a plus de place pour cette civilisation dans les temps modernes.

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Résumons-nous un instant

Une rue de Canton. Julien de ROCHECHOUART (1830-1879) : Pékin et l'intérieur de la Chine. Plon, Paris, 1878.
Une rue de Canton.

Villes remplies d'immondices et inhabitables pour des odorats délicats ; maisons primitives et sans confort ; nourriture dégoûtante et indiquant non la rudesse de l'homme préoccupé d'autres intérêts, mais une recherche dépravée, ce qui est le fait des nations peu civilisées ; costume impropre au travail et exagérant les différences sociales ; routes incarrossables et chariots impossibles à décrire en guise de voitures. Que reste-il donc aux Chinois comme signe extérieur palpable de cette civilisation dont on a fait tant de bruit ? les pieds mutilés des femmes et les cadavres des mendiants morts de faim et de froid, qu'on enlève seulement lorsque l'odeur est devenue intolérable et que les chiens du quartier se sont repus.

Mais jetons un coup d'œil sur les arts, les sciences ; peut-être serons-nous plus heureux. Et d'abord, il faut bien qu'on le sache, il n'y a pas dans toute la Chine un seul monument, pas un temple, pas une statue, pas un tableau ; rien d'élevé, de grand ; des poussahs en bois dorés, des animaux fantastiques à forme burlesque. Ne parlons pas d'esthétique, cette idée ne saurait être traduite en chinois. Quant aux arts industriels, c'est là le côté brillant de la Chine ; les poteries, les bronzes, les laques, les émaux cloisonnés méritent leur vogue ; c'est incontestable ; mais on ne saurait sérieusement tirer d'un fait aussi restreint une conséquence aussi importante. De ce que les Chinois sont d'habiles décorateurs et fabriquent des porcelaines aux couleurs brillantes, aux formes curieuses, et des émaux où la patience et l'habileté de main de l'ouvrier ont plus de part que sa science ou son invention, il me paraît hasardé de conclure en faveur du plus ou moins de civilisation de la Chine. Mais enfin, si l'on s'arrête à ce critérium, serait-il en faveur de la Chine ? J'en doute, car alors il faudrait comparer les arts industriels de la Chine avec ceux des autres nations, et qui oserait donner le prix au céleste empire ?

Quant aux grandes productions de l'esprit humain, à celles qui dénotent véritablement une supériorité, aux œuvres philosophiques, religieuses, littéraires, qu'a produit la Chine ? Confucius ? Mencius ? Laotze ? Mais avant de prendre le change sur ces grands noms, ne serait-il pas à propos de lire avec soin les ouvrages de ces prétendus sages ? Il est inutile d'être sinologue pour cela ; les traductions abondent, anglaises, françaises, allemandes ; on a l'embarras du choix. Confucius pose comme bien suprême, comme récompense suffisante du bien et de la vertu, le bonheur dont on jouit ici-bas ; ne pas faire de mal à ses voisins, ne pas inquiéter leurs poules, fuir les querelles, les disputes ; en un mot, faire les choses convenables, tel est le programme qu'il propose à l'humanité, et pour la tenter, il lui montre comme résultat l'aisance, la santé, la considération. Fuir les excès, non parce qu'ils sont une faute, mais parce qu'ils nuisent à l'harmonie générale. C'est Epicure, moins la grâce et l'atticisme de son langage et de ses mœurs. Quant à Laotze, il expose une sorte de panthéisme rudimentaire qui conduit à l'indifférence et de là au néant. Entre cette doctrine et le nirvana des bouddhistes, il n'y a qu'un pas à franchir, celui de la superstition, et il est vite fait par une population que rien ne saurait émouvoir, ni la beauté du bien, ni la simplicité, ni le sublime.

Est-ce enfin l'administration du pays qui doive nous arracher ce cri d'admiration qu'on nous demande ? Examinons un peu : rien de plus compliqué, de plus tortueux, de plus vicieux que l'organisation chinoise, et les erreurs que l'on s'est plu à répandre en Europe, pour nous la montrer sous un jour favorable, sont si grossières qu'il suffit d'entrer en Chine pour les apercevoir. Lorsque nous parlerons de Pékin, nous nous étendrons un peu plus sur ce sujet.

La Chine est stationnaire depuis des siècles. Elle a donné la mesure de sa capacité et est arrivée au degré de civilisation qu'elle pouvait atteindre. À aucun moment de son existence elle n'a pu entrer en lice avec les grandes civilisations occidentales, pas plus avec celles de l'antiquité qu'avec celles de nos jours. Elle a produit ses quatre sages dont on a fait si grand bruit et qui peu à peu descendent du piédestal qu'on s'était trop hâté de leur élever, mais elle ne compte parmi ses enfants aucun de ces génies qui honorent et leur pays et leur siècle, ni même aucune de ces générations patientes et modestes dont la vie s'écoule à classer les œuvres des prédécesseurs et à chercher les applications des grandes découvertes.

Charrette chinoise (de Géhol). Julien de ROCHECHOUART (1830-1879) : Pékin et l'intérieur de la Chine. Plon, Paris, 1878.
Charrette chinoise (de Géhol).

Non loin du palais d'Été se trouvent les temples où les Européens condamnés au séjour de Pékin vont passer l'été. On ne peut pas dire qu'on y soit bien, ni qu'il y fasse frais, mais on y jouit de deux avantages inexprimables. On est délivré de la vue des Chinois, et la promenade est possible sans traverser la ville entière.

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La civilisation chinoise a fait son temps

Mais sans vouloir entrer davantage dans le détail de l'organisation chinoise et chercher à démontrer les inconvénients des lois et des usages de cette société, je vais tout de suite au fait, et j'affirme que la civilisation chinoise a fait son temps.

La population est dense en Chine, et malgré les assertions d'un sinologue de mérite qui puise ses éléments de statistique dans les livres et établit que la population des meilleures provinces de la France est supérieure en nombre à celle des provinces analogues de la Chine, je crois pouvoir affirmer que nulle part au monde l'humanité n'est aussi compacte que dans l'empire du Milieu. Toutes les terres labourables sont cultivées ; le nombre de gens qui chaque année meurent d'inanition est trop grand pour qu'on s'étonne de cette activité agricole ; mais les cultures sont-elles bien entendues, les engrais bien distribués ? Je ne le crois pas, car, je vois que le rendement de la terre est faible en Chine, et que la nature même des produits agricoles constitue une infériorité. Le millet le sorgho sont bien loin d'avoir les qualités azotées du blé. On me répondra que la sécheresse empêche et arrête la culture du froment ; mais comment font les Persans pour arroser leurs champs ? Ils n'ont ni rivières, ni lacs, et parviennent, avec l'eau d'une source habilement ménagée, à arroser toutes leurs cultures. À chaque pas, en Chine, on rencontre un canal, une rivière, un lac. Au lieu de faire des saignées pour arroser les plaines, les paysans chinois vont à la pagode voisine sacrifier à l'idole du dragon noir, afin d'obtenir la pluie ; l'autorité se mêle à ces superstitions, et l'un des plus grands fonctionnaires de l'État est délégué chaque année pour sacrifier une tête de tigre à l'idole et l'engager à être propice aux agriculteurs. Si l'idole est impuissante et que la pluie ne tombe pas, l'empereur entre en courroux, la menace, et finit par l'envoyer en exil à Ly, ville du nord de la Chine où l'on déporte tous les criminels d'État. Cela n'empêche pas le pays de tomber dans une horrible détresse et la famine de faire des milliers de victimes. Les populations rurales, poussées par la faim, fomentent des troubles, arrêtent les convois sur les grands chemins, les pillent, gaspillent les grains qu'ils trouvent. Les mauvais sujets des villes se mêlent à ces bandes et commettent les crimes les plus atroces ; tout est pillé, saccagé, détruit sur leur passage ; des populations entières sont égorgées ou fuient le fléau en abandonnant leurs foyers. Quant au gouvernement, il a foi dans la solidité des remparts de Pékin et n'attache aucune importance à l'existence de ces révoltes. Cependant parfois il est pris d'un beau zèle et envoie une armée pour réduire les rebelles ; le mal arrive alors à sa dernière limite, car insurgés et soldats pillent à qui mieux mieux et détruisent de fond en comble les richesses de la province. Un tiers de la Chine proprement dite est au pouvoir des rebelles, musulmans, Neyn-fei, Tsa-mao, etc. Un autre tiers est gouverné par des vice-rois à peu près indépendants, et n'écoutant les ordres de Pékin qu'autant qu'ils leur conviennent.

Quant au troisième tiers, il est si misérable, si opprimé, que tout son désir est d'être oublié. Voilà où ont abouti les excellentes institutions de la Chine offertes chaque jour par les sinologues en modèle à l'Europe. Non, les Chinois ne sont pas parfaits ; la conception des idées élevées leur est interdite ; ils ont l'instinct de la fourmi, du castor, et rien de plus. L'infériorité de cette race se manifeste par l'orgueil avec lequel elle s'admire, et par l'absence absolue du désir de perfectionnement. Un Chinois ne saurait admettre l'idée d'une amélioration, d'un progrès. Le canard, le lièvre, acquièrent, après quelques mois d'existence, le degré de développement auquel ils peuvent arriver, et ils ne songent jamais à changer leurs ruses ou leurs habitudes ; de même le Chinois adulte acquiert de bonne heure la dose d'instinct suffisante pour satisfaire ses besoins. Celui qui a vu un canard a vu tous les canards, car tous les individus de cette race se ressemblent et sont susceptibles des mêmes tours d'adresse pour attraper leur nourriture ; il suffit également d'avoir vu un Chinois pour en connaître mille.

Ta-toun-fou, au Shan-si. Julien de ROCHECHOUART (1830-1879) : Pékin et l'intérieur de la Chine. Plon, Paris, 1878
Ta-toun-fou, au Shan-si.

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Mélange inévitable

Oui, la Chine, telle qu'elle est aujourd'hui, agonise, et c'en est fini de Confucius, des mandarins, des bateaux de fleurs et de la légende du fils du Ciel. Les barrières ont été brisées, et le moment n'est pas éloigné où ce flot de sang jaune va inonder le reste du monde et amener le bouleversement le plus complet que l'humanité ait jamais subi. Si le lecteur veut bien me suivre dans le volume suivant, nous retrouverons les Chinois à l'œuvre aux Indes, dans les détroits, au Japon, aux États-Unis, et il pourra se rendre compte que le danger n'est ni imaginaire ni éloigné, qu'il frappe à notre porte, et qu'au premier jour il se trouvera mêlé au débat social qui nous divise déjà. De la Chine et de son émigration dépend la solution du problème : agréable ou non, c'est une vérité incontestable qu'il faut envisager de sang-froid.

Comme ouvriers, depuis celui qui côtoie l'artiste jusqu'au simple manouvrier, les Chinois ont une supériorité écrasante, par la force de leur constitution, par leur sobriété et par leur habileté. Il faut donc s'attendre, dès qu'ils paraîtront quelque part, qu'ils seront tout de suite les maîtres de la production et qu'ils tueront toute concurrence.

Au contraire, comme philosophes, inventeurs, artistes, leur influence est et restera nulle ; ils ne s'élèveront jamais au-dessus du rang de contremaître ou de sous-officier, et ils seront forcés de nous appeler à eux s'ils veulent exploiter leurs richesses minérales.

Donc le mélange entre les deux sociétés et les deux contrées est inévitable. La main-d'œuvre subira chez nous un abaissement considérable ; mais, par contre, les blancs trouveront plus facilement en Chine l'emploi de leur intelligence et de leur science. Si c'était là le seul côté de la question, on pourrait l'envisager sans trop de crainte, car le résultat final serait le triomphe de l'esprit sur la matière et en quelque sorte la constatation de la supériorité de la race blanche. Mais le véritable danger n'est pas là ; il est dans le mélange des races. Une fois chinoises, que vaudront les blancs ? et les mulâtres asiatiques ressembleront-ils aux mulâtres africains ?

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On dirait tous les Chinois coulés dans le même moule, tant il est difficile de distinguer entre eux deux Chinois : toujours les mêmes pommettes saillantes, le même nez écrasé, le même angle facial, les mêmes dents jaunes et le même teint lustré, les mêmes oripeaux de papier peint et ce luxe sentant le magasin de faux et le restaurateur à trente-deux sous. Point d'élan, de jeunesse, de poésie, d'imagination, mais une atmosphère saturée de poudrette et d'immondices.