Séraphin Couvreur (1835-1919) : Choix de documents

CHOIX DE DOCUMENTS,  Lettres officielles, proclamations, édits, mémoriaux, inscriptions,... par Séraphin COUVREUR (1835-1919),    Imprimerie de la mission catholique, Ho kien Fou, 2e édition 1898.

Lettres officielles, proclamations, édits, mémoriaux, inscriptions,...

Imprimerie de la mission catholique, Ho kien Fou, 2e édition 1898, 562 pages. Première édition 1894.

  • Préface : "Ce livre a été composé dans le but de donner la clef du style officiel, et de fournir sur la Chine des renseignements authentiques, instructifs et curieux. Les Chinois y sont peints par eux-mêmes, et sous des couleurs rarement flatteuses. Le lecteur les entendra parler de leurs institutions, de leurs mœurs, de leurs usages. Il assistera aux procédures des tribunaux, aux délibérations des Ministères, aux conseils du Fils du Ciel. Les sujets étant très variés, il y trouvera une grande diversité de choses et d'expressions. Il appréciera et désirera lire la Gazette de Pékin, qui a fourni la plupart des édits et des mémoriaux, et mérite d'être consultée par quiconque veut se faire des idées exactes sur le Céleste-Empire."
  • "Ce livre est divisé en cinq parties : la première comprend des lettres officielles ou semi-officielles ; la deuxième, des proclamations ; la troisième, des édits ou rescrits impériaux et des rapports ou mémoriaux adressés au trône ; la quatrième, une notice sur la Gazette de Pékin et deux fascicules ou cahiers de cette publication ; la cinquième, des inscriptions et quelques autres pièces."

Le choix d'un titre aussi discret ne doit pas dissimuler l'importance de l'ouvrage. La présente édition ne reprend certes ni le texte chinois, ni sa traduction latine, et les notes concernant les particularités de la traduction n'ont pas non plus été gardées. Cependant, telle quelle, l'édition conserve tout l'intérêt de la présentation des institutions, des mœurs et des usages chinois, et ces textes bruts sont autrement parlants que des commentaires.


Extraits : 1669 : Réforme du calendrierContre l'infanticideBelles-mères cruellesPour la pluie
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1669 : Réforme du calendrier

En se limitant à la citation de documents officiels, S. Couvreur résume en toute clarté la réforme du calendrier ordonnée par l'empereur Kang hi (il avait alors 16 ans) en 1669. Unité de temps, de lieu, d'action, de style dans ce chapitre qui mérite d'être cité au long. Les illustrations et leurs commentaires sont extraits de l'article d'A. Damry, Le père Verbiest et l'astronomie sino-européenne, publié dans Ciel et Terre (bulletin de la Société royale belge d'astronomie), 1913, et disponible ici.

Mémorial de Iang Kouang sien, président du tribunal des Mathématiques

1. Votre serviteur considère que les principes de son Ttibunal (des Mathématiques) pour le calcul des temps viennent de Iao et de Chouenn ; que la dignité dont l'Empereur est revêtu vient de Iao et de Chouenn ; que le pouvoir exercé par l'Empereur vient de Iao et de Chouenn; que le calendrier publié par l'Empereur doit aussi être conforme à celui de Iao et de Chouenn. En toutes choses, l'Empereur imite Iao et Chouenn ; quelle raison aurait-il de tenir une conduite différente pour le calcul des temps ?

2. Ferdinand Verbiest professe la religion du Maître du ciel. Est-il possible de suivre à la fois les principes des sages empereurs Iao et Chouenn et ceux de la religion du Maître du ciel ? Verbiest veut détruire les instruments astronomiques de Iao et de Chouenn, et leur substituer ceux de l'Europe. Or l'Europe est séparée des États soumis à l'auguste dynastie des Ts'ing par une distance de quatre vingt mille stades. Naturellement les mesures relatives aux étoiles, aux constellations et aux signes du zodiaque sont différentes. Convient-il d'employer les instruments astronomiques d'un pays étranger situé à quatre-vingt mille stades de la Chine, et de détruire ceux de nos empereurs Iao et Chouenn?

3. Si les instruments de Iao et de Chouenn doivent être détruits, il faut aussi supprimer le Livre des Poésies, les Annales, le Mémorial des Usages et Cérémonies, le Traité de la Musique, les œuvres littéraires, les lois et les institutions des temps postérieurs à l'époque de Iao et de Chouenn.

4. Tout le mérite de cet homme c'est d'être un ouvrier habile et ingénieux à fabriquer des machines ; mais il ne connaît pas à fond les principes des sages. Il sait dire des paroles en l'air sur le ciel, mais il ne comprend pas les lois subtiles du calcul. Pour ce qui est de remplir un emploi, votre serviteur ne l'en croit pas capable. (Janvier 1669).

Réponse de K'ang hi

5. L'empereur rendit le décret suivant :

« Au sujet du calendrier, j'avais ordonné aux princes du premier, du second et du troisième rang et aux grands dignitaires de se réunir et de délibérer. Si Iang Kouang sien a vraiment une bonne idée, il aurait dû (attendre et) l'exposer devant cette assemblée.

6. Déjà auparavant j'avais déclaré ma volonté en termes formels. « Le calcul des temps, avais-je dit, est d'une grande importance dans le gouvernement. Gardez-vous bien de vous attacher chacun à un sentiment préconçu. »

7. Iang Kouang sien, sans attendre la décision des délégués, se hâte de déclarer incapable un homme proposé pour un emploi ; par ses menées, il veut empêcher la commission d'écrire un rapport. Sa conduite est tout à fait détestable. Il devrait être mis en accusation et puni sévèrement. Pour le moment, je veux bien user d'indulgence et lui faire grâce. Mais j'ordonne que la délibération ait lieu ; et que le Tribunal (des rites), à qui cette affaire ressortit, ait connaissance de ma réponse. »

Respect à cet ordre.

Fig. 18. Compendium, Liber Observationum, figura 1.
Fig. 18. Compendium, Liber Observationum, figura 1.

Colonne d'airain de 8 pieds géométriques 3 pouces de haut; dressée sur une table de même métal, de 18 pieds de long, 2 pieds de large et 1 pouce d'épaisseur. L'appareil entier reposait sur une autre table de marbre de 4 pieds de haut. Tout autour une rainure d'un demi-pouce de creux et de large pouvait se remplir d'eau de manière à vérifier la parfaite horizontalité de la table. Au haut de la colonne une planche mobile à l'aide de laquelle Verbiest donna à la colonne une hauteur de 8 pieds 4,0 pouces, lors de la première expérience de la mesure de la longueur de l'ombre méridienne ; et une hauteur de 8 pieds 5,5 pouces, lors de la troisième.

Réponse de Verbiest

8. Ferdinand Verbiest, votre serviteur venu de l'extrême occident, s'adresse à vous respectueusement, pour répondre à votre demande selon la vérité, et vous présenter un cahier qu'il a rédigé, après avoir, conformément à vos ordres, examiné et confronté le calendrier (préparé par Ou Ming hiuen).

9. Le 29 décembre 1668, j'ai reçu le calendrier en deux volumes que le vice-président du Bureau des observations astronomiques Ou Ming hiuen a composé à l'usage du peuple pour la huitième année de K'ang hi (1669), et que l'Empereur a envoyé à son serviteur, avec ordre de l'examiner et de le confronter, pour voir s'il contenait des erreurs.

10. Votre serviteur, loin de sa patrie et seul dans un pays étranger, considérant l'insigne honneur qu'il a d'être connu personnellement de l'Empereur, pourrait-il ne pas seconder de toutes ses forces et de tout son cœur votre extrême désir de donner à vos peuples un calendrier entièrement conforme aux lois astronomiques ?

11. D'après les règles du calcul des temps que j'ai appliquées avec soin, je trouve que le calendrier présenté contient de graves erreurs. Votre serviteur a appris dès l'enfance à pratiquer la vertu ; sa langue ne critique personne. Mais il a été chargé par l'Empereur d'examiner et de vérifier le calendrier destiné au peuple ; il n'ose pas ne pas dire franchement et clairement la vérité, de peur de se rendre coupable de manque de sincérité.

12. Je vous présente respectueusement le cahier contenant mes observations, et vous renvoie les deux volumes du calendrier, afin que vous les voyiez vous-même. Je m'en remets avec confiance à votre auguste décision. Votre serviteur éprouve un profond sentiment de crainte respectueuse. (Janvier 1669).

Fig. 19. Compendium, Liber Observationum, figura 2.
Fig. 19. Compendium, Liber Observationum, figura 2.

Appareil en bois construit par le père Gabriel de Magalhaens pour servir à la seconde expérience de la mesure de la longueur de l'ombre méridienne. Le gnomon avait 2 pieds 2 pouces. La table reposait sur trois vis calantes destinées à obtenir l'horizontalité.

Réponse des ministres d'État

13. Votre serviteur K'ang Kie chou, prince mandchou du premier rang, et ses collègues vous écrivent au sujet du calendrier, qui doit être examiné et vérifié d'après vos ordres.

14. Le 27 janvier 1669, a paru le décret suivant :

« Le calcul des temps a une très grande importance. J'ordonne que ceux qui sont appelés ordinairement à délibérer sur les affaires d'État, les princes du premier, du second et du troisième rang, les hauts dignitaires, les présidents des neuf Cours suprêmes, les censeurs des Tribunaux et des provinces, tant ceux qui ont un sceau officiel que ceux qui n'en ont pas, se réunissent, portent un jugement fondé sur des raisons solides et écrivent un rapport. Que les cahiers concernant le calendrier leur soient envoyés avec (ce décret). Que le Tribunal (des Rites), auquel ressortit cette affaire, ait connaissance de la présente décision. »

Respect à ce décret.

15. Pour obéir à cet ordre, vos serviteurs ont délibéré ensemble. Ils ont trouvé que les différentes erreurs signalées par Verbiest dans le calendrier de Ou Ming hiuen concernent des questions subtiles. Il est impossible de décider à première vue si ces erreurs sont réelles ou non.

16. Il faut charger plusieurs hauts dignitaires de vérifier les points douteux avec Ma Hou et les autres membres du Bureau des observations astronomiques. Prenant les calculs de Verbiest et de Ou Ming hiuen, ils pourront vérifier les nombres, et reconnaître les points sur lesquels l'un ou l'autre est d'accord ou en désaccord avec les phénomènes célestes. Cette vérification terminée, nous délibérerons de nouveau, et nous écrirons un rapport à l'Empereur. Quant aux grands dignitaires qui doivent être délégués, il convient que la liste de leurs noms, de leurs titres et de leurs fonctions soit écrite et présentée à l'Empereur par le Tribunal (des offices civils) auquel ce soin revient. (30 janvier 1669).

Fig. 20. Compendium, Liber Observationum, figura 5a.
Fig. 20. Compendium, Liber Observationum, figura 5a.

Quadrant d'airain de 2 pieds 6 pouces, dont le limbe était divisé, à l'européenne, en degrés et minutes. La perpendicularité du plan de l'appareil s'obtenait par trois vis de réglage, dont deux sont visibles sur la figure. L'appareil est réglé pour l'expérience du 17 février 1669.

Réponse de la commission

17. Votre serviteur K'ang Kie chou, prince mandchou du premier rang, et ses collègues, vous écrivent au sujet du calendrier que vous avez ordonné d'examiner et de vérifier.

18. Vos serviteurs se sont réunis et ont tenu des délibérations, dont voici le résultat. Ferdinand Verbiest ayant noté et signalé à l'Empereur des fautes dans le calendrier de Ou Ming hiuen, l'Empereur a ordonné d'envoyer une commission de hauts dignitaires à l'observatoire astronomique, pour examiner et vérifier les points indiqués. En ce qui concerne le commencement du printemps, la saison de la pluie, la lune, les planètes Mars et Jupiter, les calculs de Verbiest, vérifiés avec ses propres instruments, se sont trouvés tous exacts ; les calculs de Ou Ming hiuen ont été reconnus tous fautifs.

19. Puisque les calculs de Verbiest ont été trouvés exacts, il convient de lui confier la rédaction de tout le calendrier pour la neuvième année de K'ang hi, et de livrer Ou Ming hiuen au Tribunal des offices civils, qui, après délibération, fixera son châtiment. Quelle charge doit être donnée à Verbiest dans le Bureau des observations astronomiques ? Sur cette question, il est juste de laisser au Tribunal des rites le soin de solliciter une décision et d'écrire une note. (24 février 1669).

Fig. 21. Compendium, Liber Observationum, figura 6a.
Fig. 21. Compendium, Liber Observationum, figura 6a.

Sextant de fer de 5 pieds de rayon, dont le limbe était gradué, à l'européenne, en degrés et minutes. Au centre de la circonférence de l'arc se trouve une pointe, dont l'ombre se projette sur la pinnule. Un érudit sinologue, le père Van Hée, S. J., lit les inscriptions comme suit :
En haut, à droite : C'est le sixième de la circonférence. Le diamètre est de 1 tchang (perche chinoise, dont la valeur varie et vaut à peu prés 3,58m). L'arc du sextant est divise en 60 degrés. Chaque degré est divisé en 60 minutes.
En bas, à gauche : Le soleil est au sud de l'Equateur, à 26°21', comme l'indique l'arc ab de la figure (La lettre a est à côté de la pinnule, la lettre b à l'intersection du rayon central et du limbe.)
SUR LA FIGURE. En haut : Rayon du soleil. En bas : Équateur.
L'appareil est réglé pour l'expérience du 17 février 1669.

Le tribunal des Rites demande et obtient la destitution de Iang Kouang sien

20. Vos serviteurs s'adressent à vous au sujet du calendrier qui a été examiné et vérifié d'après vos ordres.

21. Le 26 février 1669, a paru le décret suivant :

« Quelle charge convient-il de conférer à Verbiest dans le Tribunal des mathématiques ? J'ordonne au tribunal des Rites d'en délibérer et de m'écrire son avis. »

Respect à cet ordre.

22. Conformément à cette décision, nous nous sommes réunis, et voici le résultat de notre délibération. Précédemment, les vingt grands dignitaires délégués par l'Empereur s'étant rendus à l'observatoire, ont reconnu après vérification que les calculs de Verbiest étaient tous exacts, et ceux de Ou Ming hiuen tous fautifs.

23. Le président du Tribunal des mathématiques Ma Hou et le vice-président I T'a la ont attesté que, étant allés à l'observatoire avec les vingt dignitaires délégués par l'Empereur, ils avaient reconnu que les calculs de Verbiest étaient tous exacts, et ceux de Ou Ming hiuen tous fautifs ; que, à leur avis, le calendrier de Verbiest était certainement bien fait. Ce sont leurs propres paroles.

24. De plus, les vice-présidents du tribunal des Mathématiques Hou Tchenn iue et Li Kouang hien ont déclaré que la vérification faite à l'observatoire a montré avec évidence l'inexactitude des calculs de Ou Ming hiuen et l'exactitude de ceux de Verbiest. Tel est leur témoignage.

25. Autrefois, parce que la division du jour en cent parties avait été en usage depuis Iao et Chouenn durant de longs siècles, elle a été sanctionnée par l'autorité impériale, comme les archives en font foi. Mais puisque la division en quatre-vingt-seize parties suivie par Verbiest s'accorde avec les phénomènes célestes, à partir de la neuvième année de Kang hi (1670), il convient de l'adopter, et de confier à Verbiest le soin de tout le calendrier.

26. Au dire de Iang Kouang sien, la division du jour en cent parties est la manière de compter des Chinois ; la division en quatre vingt-seize parties est celle des Européens. Si l'Empereur publie et fait adopter partout la division en quatre-vingt-seize parties, l'empire ne sera plus prospère ; et s'il emploie Verbiest, il attirera des malheurs sur ses descendants. Ainsi parle Iang Kouang sien.

27. Iang Kouang sien, qui a la charge de président du tribunal des Mathématiques, est incapable de corriger les erreurs du calendrier. Souvent il s'est trompé dans ses calculs, et les informations données par lui à l'Empereur n'ont pas été conformes aux phénomènes célestes. Maintenant, en présence d'un calendrier conforme aux lois du ciel, il soutient opiniâtrement qu'on doit rejeter la méthode européenne. Usant de grands mots, il allègue sottement la prospérité de l'empire. La faute est très grave. Pour cette raison, il convient de destituer Iang Kouang sien, et de le livrer au Tribunal des peines, afin qu'on lui inflige un châtiment sévère.

28. Décret du 8 mars 1669.

« D'après l'avis du Tribunal des rites, Iang Kouang sien devrait être livré au tribunal des Peines et puni sévèrement ; etc., etc. Conformément à l'avis du Tribunal, j'ordonne qu'il soit destitué ; mais, par une grâce insigne, il ne sera pas livré au tribunal des Peines. »

Respect à cet ordre.

Ou Ming hiuen perd le titre de vice-président du tribunal des Mathématiques

29. Décret du 30 mars 1669.

« Vu l'extrême importance des calculs subtils du calendrier, j'avais, par un décret précédent, ordonné à Ou Ming hiuen, à Verbiest et à leurs collègues de vérifier ensemble leurs calculs avec soin ; et déclaré qu'il ne leur serait pas permis de soutenir chacun l'exactitude de leur travail, contrairement à la vérité et à la raison. Ou Ming hiuen ayant vu la vérité, ne l'a pas admise ni suivie immédiatement ; mais il a persisté à défendre ses faux calculs. Conformément à la décision du tribunal, il mérite vraiment d'être privé de son titre et sévèrement puni. Usant envers lui d'indulgence, je le laisse continuer ses fonctions.

30. Je veux qu'à l'avenir il se corrige de ses défauts, confère en toute sincérité avec Verbiest, et tâche de suivre la vérité et la raison dans la rédaction du calendrier. S'il recommence à confondre le vrai et le faux, et que, connaissant l'habileté de son collègue, il n'ait pour lui que de la haine et de l'envie, il sera sévèrement puni. »

Respect à cet ordre.

Le tribunal des Offices Civils demande et obtient pour Verbiestle grade de vice-président du Tribunal des Mathématiques.

31. Vos serviteurs ont tenu une délibération dont voici le résultat. Le tribunal des Rites a dit dans un rapport :

« Après avoir délibéré de nouveau, nous avons jugé que pour le moment, le tribunal des Mathématiques ayant deux vice-présidents, il convenait de donner à Verbiest le grade de vice-président et de lui confier le soin des affaires de ce tribunal ; que plus tard, une place de vice-président venant à vaquer, on devrait la donner à Verbiest. Nous prions l'Empereur d'ordonner au tribunal des Offices Civils de proposer la nomination de Verbiest.

32. Il convient que Verbiest soit élevé au grade de vice-président du tribunal des Mathématiques, qu'il prenne part à la direction des affaires de ce tribunal ; et que plus tard, une place de vice-président venant à vaquer, il soit proposé pour la remplir. »

33. Le 1er avril 1669, parut le décret suivant :

« Qu'on suive l'avis donné par le tribunal. »

Respect à cet ordre.

Ou Ming hiuen accusé et condamné

34. Votre serviteur Ma Hou, président du tribunal des Mathématiques, écrit avec respect uniquement pour dénoncer un vice président trompeur et présomptueux, et vous supplier d'ordonner au tribunal des Peines de décider sur son sort.

35. Votre humble serviteur considère que la méthode suivie par les officiers du tribunal des Mathématiques doit être conforme aux phénomènes célestes, et leurs instruments en rapport avec leur méthode ; que les charges confiées par l'Empereur doivent être remplies effectivement, et que les actions doivent répondre aux paroles.

36. Autrefois déjà le vice-président Ou Ming hiuen, pour s'être trompé en annonçant le lever et l'apparition de Mercure, a été condamné à la strangulation. Une amnistie étant survenue, il a obtenu sa grâce. De plus, l'année dernière, dans le courant du onzième mois, en présence de l'Empereur, il a affirmé qu'il savait appliquer les formules trigonométriques aux données du gnomon ; puis, quand vint le moment d'en faire l'expérience devant tous les commissaires, il a avoué son ignorance. En cela, il a parlé sans calculer sa capacité.

37. Cette année, dans le courant du premier mois, l'Empereur ayant envoyé exprès des officiers vérifier les calculs par l'expérience, le vice-président, après avoir calculé d'après la méthode des musulmans qui divisent le cercle en 360 degrés, a fait les expériences avec des instruments chinois divisés en 365 degrés. En cela, les instruments ne convenaient pas à la méthode de calcul.

38. Autre erreur. La distance d'un astre à l'écliptique diffère de sa distance à l'équateur, et ne se mesure pas de la même manière. Ming hiuen, après avoir calculé les mouvements du soleil, de la lune et des cinq planètes par rapport à l'écliptique, a vérifié ses calculs avec l'équatorial. Cette fois encore l'instrument ne convenait pas à la méthode de calcul.

39. Ming hiuen a d'abord dénigré les méthodes anciennes et exalté celles des musulmans. Puis, ses calculs faits d'après les méthodes des musulmans s'étant trouvés en désaccord avec les phénomènes célestes, il a loué les anciennes méthodes, disant qu'elles venaient de Iao et de Chouenn, qu'il ne convenait pas de les abandonner. Après avoir ainsi selon sa fantaisie parlé à tort et à travers et bouleversé les règles de l'astronomie, il a obtenu sa grâce de l'Empereur. Les décrets sévères portés contre lui sont conservés dans les archives.

40. Ming hiuen aurait dû renoncer à ses erreurs, se corriger de ses défauts, et chercher à témoigner sa reconnaissance par de vrais services. Mais la duplicité et la présomption lui sont devenues comme naturelles. Plein de confiance en lui-même, il ne change pas de conduite. Le 24 de ce mois, il a présenté avec nous un rapport à l'Empereur. Sa Majesté lui a demandé de vive voix s'il était capable de faire les calculs astronomiques que fait Verbiest. Ming hiuen, qui n'y entend rien, a répondu faussement qu'il en était capable. En présence du prince, son seigneur et son père, il n'éprouve pas le moindre sentiment de crainte respectueuse ; il dit des mensonges et se vante sans aucune retenue.

41. Vos serviteurs ne peuvent garder le silence sur sa conduite. Je vous écris respectueusement pour le dénoncer. Je vous supplie humblement d'ordonner au tribunal des Peines de décider sur son sort, afin de réprimer la duplicité et la présomption.

Lettre respectueuse.

42. Décret impérial

« Au sujet de Ou Ming hiuen, qui est déjà destitué, j'ordonne que le tribunal des Peines, après délibération, fixe son châtiment avec rigueur et écrive son rapport. »

Respect à cet ordre. (Juillet 1669).

Le tribunal des Peines demande l'exil de Ou Ming hiuen

43. Ma hou, directeur de l'observatoire astronomique, et ses collègues, dans leur accusation contre Ou Ming hiuen, disent que déjà précédemment, ayant fait un faux rapport sur le lever et l'apparition de la planète Mercure, il a été condamné à la strangulation ; qu'à l'occasion d'une amnistie, il a obtenu sa grâce ; qu'ensuite, en présence de l'Empereur, son prince et son père, sans crainte ni respect, il a dit des paroles mensongères et présomptueuses. Telles sont leurs accusations. Ou Ming hiuen, qui ne sait pas calculer d'avance les phénomènes célestes, interrogé par l'Empereur, a répondu faussement qu'il le savait ; le fait est vrai.

44. D'après la loi, quiconque répondant à l'Empereur ou l'informant sur une affaire dans un mémoire, use de fourberie et ne parle pas selon la vérité, doit recevoir cent coups de bâton et subir un exil de trois ans. La peine de Ou Ming hiuen doit être statuée d'après la loi. Mais déjà précédemment il a été condamné à la strangulation pour un faux rapport sur le lever et l'apparition de Mercure. Rétabli dans sa charge et interrogé par l'Empereur, lui qui ne sait pas calculer d'avance les phénomènes célestes, au lieu d'avouer franchement son ignorance, s'est vanté faussement de savoir faire ces calculs, et a dit des paroles mensongères et présomptueuses. Il faut, sans lui accorder ni diminution de peine ni autorisation de se racheter par argent, le frapper de quarante coups de planchette, et l'envoyer en exil pour toujours à Gning kou t'a (dans la province de Kirin en Mandchourie), avec sa femme et ses enfants.

45. Décret du 25 août 1669.

« Dans ma clémence, je remets à Ou Ming hiuen la peine de l'exil. J'ordonne qu'il soit frappé de quarante coups de planchette. »

Respect à cet ordre.

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Contre l'infanticide

1. Pien, décoré du globule de première classe, président du Tribunal de la guerre, gouverneur général du Fou kien et du Tche kiang, et chargé d'exercer les fonctions de gouverneur particulier du Fou kien ; à l'effet de publier un avis et une défense sévère.

2. D'après la loi, le père ou la mère qui noie sa fille, doit, comme celui ou celle qui tue volontairement son fils ou son petit-fils, être puni de soixante coups de bâton et d'un an d'exil. Si un parent, un voisin, un associé, connaissant le projet du crime, ne l'a pas empêché, il doit être également puni. Tant les augustes lois de l'État sont sévères ! Peuvent-elles permettre qu'on s'écarte le moins du monde de leurs prescriptions ?

3. Je vois que dans le Fou kien la coutume de noyer les filles est plus générale que dans les autres provinces. Les villageois ignorants se communiquent entre eux ce honteux usage, et finissent par ne plus le trouver blâmable. A peine leurs filles sont-elles sorties du sein maternel, qu'ils les plongent dans des cuves, où elles se débattent et poussent des cris de douleur. Il n'est rien de plus barbare ni de plus contraire à la loi naturelle. L'année dernière, à mon entrée en charge comme vice-roi, j'ai déjà donné des instructions à ce sujet dans une proclamation générale. Peut-être dans les endroits reculés de la campagne, les habitants n'en ont-ils pas eu tous une pleine connaissance. Je renouvelle donc mes avertissements dans une proclamation spéciale.

4. J'ordonne aux officiers et aux notables du pays de prendre des informations, de faire des enquêtes, et s'ils trouvent des coupables, de ne pas manquer de les punir. En outre, il convient de publier un avertissement et une sévère défense. J'avertis donc les habitants, des villes et des campagnes, les soldats et les hommes du peuple. Vous devez tous savoir que celui qui noie sa fille, commet une grave infraction aux lois, outre que, pour avoir traité cruellement sa propre chair, il subit les reproches secrets de sa conscience. Après cet avertissement, vous devrez vous exhorter les uns les autres à éviter un tel crime, engager ceux qui l'ont commis, à se corriger, et ceux qui ne l'ont pas commis, à s'en abstenir toujours plus soigneusement.

5. Si quelqu'un ose rentrer dans son ancienne voie, commettre une nouvelle infraction, dès que par suite d'une enquête ou d'une dénonciation le crime sera connu, certainement il sera puni selon la rigueur des lois. Les parents, les voisins, les associés qui, connaissant le projet du crime, ne l'auront pas empêché, seront également punis. On ne fera aucune grâce. Que chacun se soumette avec crainte. Proclamation spéciale.

Juin 1889.

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Belles-mères cruelles

1. Note de Pien Pao ti. — Une autre affaire. Le Mémorial des Usages et Cérémonies défend de faire périr les jeunes animaux dans le sein de leurs mères et de tuer les petits des oiseaux. Les souverains ont étendu leur compassion et les bienfaits de leur administration jusqu'aux fœtus et aux petits des animaux, et défendu de leur nuire. A plus forte raison n'est-il pas permis d'attenter à la vie des jeunes enfants.

2. Depuis quelque temps, les gens du peuple ont l'habitude de recevoir et de nourrir chez eux les fiancées de leurs fils, dès l'âge de trois ou quatre ans. Certainement il en est qui les élèvent avec bonté ; mais il en est aussi partout un grand nombre qui les maltraitent cruellement selon leur caprice, au point de leur donner la mort.

3. Votre serviteur a lu le rapport du sous-préfet de Liou iang hien, sur le procès intenté à une femme du peuple, dont le père s'appelait Tcheou et le mari Leao. Elle a fait mourir de propos délibéré la sœur cadette d'un nommé Lou, qu'elle nourrissait chez elle pour la donner en mariage à son fils. Le sous-préfet a fait l'inspection du cadavre. La sœur de Lou avait à peine six ans. Dès l'âge de trois ans, elle avait passé dans la famille de son fiancé pour y être nourrie. Elle était faible et maladive. Sa belle-mère la prit en aversion.

4. Le 16 janvier 1882, la sœur de Lou, ayant le flux de ventre, salit son caleçon. Sa belle-mère lui brûla les côtés et les coudes avec une baguette de bois aromatique allumée. La sœur de Lou poussa de grands cris. La belle-mère, avec des pincettes chauffées au feu, lui brûla les sutures du crâne au côté gauche de la tête. La sœur de Lou redoubla ses cris. Alors la belle-mère résolut de lui donner la mort. Puisant de l'eau bouillante dans une chaudière avec une grande cuiller de bois, elle la jeta sur la sœur de Lou, et lui brûla le sommet de la tête, les sutures du crâne, les deux angles du front, la gorge, le cou, le flanc et le côté droit. L'enfant en mourut peu après.

5. Voici un autre fait. Le sous-préfet de Gning hiang hien annonce qu'il a jugé une femme nommée Sie Tcheou cheu. Elle nourrissait chez elle sa future belle-fille, nommée Tcheou. La voyant malade, et craignant de dépenser de l'argent pour acheter des remèdes, elle résolut de lui donner la mort. Elle lui serra la gorge avec les mains et l'étrangla. Ces deux crimes ont été commis d'une manière très barbare.

6. Aux termes de la loi, quiconque sans raison frappe la femme de son fils et la met à mort volontairement, est puni de cent coups de bâton et exilé à une distance de deux mille stades. Si l'auteur du meurtre est une femme, la loi lui permet de se racheter de cette peine par argent. Dans ce cas, la peine existe de nom ; mais de fait elle est nulle. Il en résulte que les belles-mères ne craignent aucunement de faire périr leurs belles-filles par le poison ou sous les coups ; ce qui (attire la colère du ciel et) trouble grandement l'harmonie des éléments au ciel et sur la terre.

7. J'ai entendu dire que le Tribunal des peines s'occupe d'arranger et de modifier le code pénal. Je crois devoir prier la cour impériale d'ordonner au Tribunal des peines de délibérer pour qu'il soit permis de condamner à quelques années de prison la belle-mère qui volontairement et contre le droit, aura mis à mort une fille âgée de moins de quatorze ans, qu'elle nourrissait pour en faire la femme de son fils. Cette loi aura pour but de mettre un terme à une coutume barbare et de protéger la vie des jeunes personnes. Convient-il de donner suite à ma proposition ? J'écris avec respect cette note additionnelle, et prie humblement l'Impératrice et l'Empereur de la lire et de donner des instructions. Lettre respectueuse.

8. Le Grand Conseil d'État a reçu la réponse suivante : « Que le Tribunal des peines délibère et nous fasse connaître son avis. » Respect à cet ordre.

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Pour la pluie

Prières pour la pluie

1. Édit reçu le 5 avril 1876.

« La pluie faisant défaut à la capitale, déjà on a disposé des autels et fait des supplications. Plusieurs fois j'ai été en personne brûler de l'encens au Ta kao tien (temple du Très-Grand et Très-Haut). J'ai envoyé I hin, prince Koung, et d'autres, faire la même cérémonie séparément au Cheu ing koung (temple où l'on demande ce qui convient à la saison) et ailleurs. La sécheresse continue toujours ; il n'est pas encore tombé une pluie abondante. A présent, l'époque de la Clarté pure (le 5 avril) est passée ; la terre a plus que jamais besoin d'eau. J'attends avec une anxiété toujours croissante. Il faut renouveler avec respect les supplications, pour que l'état du ciel devienne favorable.

2. Le 14 de ce mois (8 avril), j'irai en personne au temple du Très-Haut offrir de l'encens. Seront députés de nouveau pour accomplir la même cérémonie, Cheu to, prince Li, au Kio cheng seu (temple de l'Intelligence innée, c.-à-d. de Bouddha) ; I hin, prince Koung, au Cheu ing koung ; I houei, prince Fou, au Tchao hien miao (temple de la Vertu éclatante) ; I siang, prince Houei, au Siuen jenn miao (temple de la Bienfaisance universelle) ; le prince Tsai tch'eng au Gning houo miao (temple de la Concorde parfaite) ; Te tch'ang, prince Jouei, au Gouffre du dragon noir ; No eul sou au Goufre du dragon blanc ; Tsai lien, prince du sixième rang, au Loung chenn seu (temple du dragon) dans le Ts'ing i iuen (Jardin des vagues limpides) ; le prince Tsai ing au Loung chenn seu (temple du dragon) dans le Tsing ming iuen (Jardin du repos et de la lumière).

3. Tous ceux qui demeurent au Ta kao tien et au Kio cheng seu, soit habituellement soit seulement à tour de rôle, offriront de l'encens et accompliront les cérémonies. Je veux que tous les princes et les grands officiers délégués remplissent ce devoir avec soin et respect.

Respect à cet ordre.

Gazette de Péking (.. avril 1876)

Décret impérial.

La pluie n'étant pas tombée en son temps, le censeur Iuen Tch'eng ie dans une supplique nous prie de réformer le personnel de l'administration. D'après lui, depuis quelque temps, les officiers se laissent souvent corrompre par argent et vendent leur protection. Parfois, à la capitale et ailleurs, les hauts dignitaires et les autres magistrats poursuivent des intérêts particuliers, et semblent vouloir cacher la vérité et faire illusion à la cour impériale. Il demande qu'on ordonne à tous les Tribunaux d'observer avec soin les lois existantes, et de travailler de tout leur pouvoir à réformer les abus. Il propose l'envoi d'une circulaire pour solliciter des avis.

Cette année, à cause de la sécheresse, on a plusieurs fois dressé des autels et fait des supplications. De plus, nous avons recommandé d'examiner et de terminer les causes criminelles. Nous savons que les châtiments mal appliqués amènent infailliblement des intempéries ; et que, si les récompenses sont accordées à ceux qui ne les méritent pas, le désordre s'introduit dans le personnel de l'administration.

A l'avenir, tous les officiers, à la ville et au-dehors, devront avoir soin de se montrer justes et fidèles, s'efforcer de bannir entièrement l'usage de recourir à la faveur et à la brigue, et s'abstenir de toute cabale, afin que les encouragements et les répressions, les récompenses et les châtiments suivent toujours leur cours régulier.

Si la cour impériale commet des fautes dans l'administration, il faut l'en avertir sans détour et ne lui rien cacher. Il est à désirer que tous contribuent par leurs avis au bien général. Si dans l'empire les sentiments secrets du peuple sont portés à la connaissance des chefs de l'État, si les supérieurs et les inférieurs s'excitent mutuellement à remplir leurs devoirs, ils toucheront le cœur du Ciel et obtiendront des saisons bien tempérées.

Qu'on évite désormais de se jouer des lois, de négliger ses devoirs, de suivre la routine, de rester dans une commune indolence, et de tenir les lèvres fermées, quand il faudrait parler.

Respect à cet ordre.

Actions de grâces après la pluie

1. Édit publié le 18 du cinquième mois intercalaire de la deuxième année de Kouang siu (9 juillet 1876).

« A cause de la grande sécheresse qui régnait à la capitale depuis le commencement de l'été (5 mai), j'ai ordonné d'élever des autels et de faire des supplications. N'ayant pas obtenu une pluie abondante, j'ai donné de nouveaux ordres. Le 20 de ce mois (le 20 du premier des deux cinquièmes mois), j'ai été en personne au temple du Très-Grand et Très-Haut faire des prostrations et prier, et au temple de la Concorde parfaite brûler de l'encens. J'ai délégué I hin, prince Koung, pour faire les cérémonies en mon nom à l'autel de la Terre et du dieu de l'agriculture. J'ai envoyé I ts'oung, prince Touenn, et d'autres aux autels des esprits du ciel, des esprits de la terre et de la planète Jupiter. J'ai chargé Cheu to, prince Li, et d'autres, d'aller séparément brûler de l'encens et faire des offrandes au Kio cheng seu, au Cheu ing koung et ailleurs ; d'élever un autel au He loung t'an et d'y faire ensemble de nouvelles supplications.

2. Le 17, il est tombé une pluie abondante, qui a pénétré profondément les terres labourées. Ce secours de la Bonté céleste mérite la plus grande reconnaissance. La terre est maintenant bien humectée. Ce bienfait nous donne l'espoir d'obtenir toujours de grandes faveurs. Vraiment nous devons rendre avec respect des actions de grâces, afin de payer de retour la protection du Ciel. Le 23, j'irai moi-même brûler de l'encens au Ta kao tien et au Gning houo miao. De plus, je désigne de nouveau I hin, prince Koung, pour aller accomplir les cérémonies en mon nom au Che Tsi t'an ;... Que tous, avant le jour marqué, aient soin de garder l'abstinence, et que le jour même ils aillent séparément accomplir les cérémonies.

3. Je délègue P'ou k'i, prince K'e k'in, pour aller au Pe loung t'an brûler de l'encens et rendre des actions de grâces. Au He loung t'an, sans qu'il soit besoin de préparer un autel, K'ing tcheu, prince Tcheng, ira d'abord brûler de l'encens et rendre grâces. Au Ta kao tien et au Kio cheng seu, on supprimera les autels. Les troupes de ministres de Lao tzeu et de Bouddha qui ont récité des prières, recevront, selon l'usage, leur récompense de l'intendance de la maison impériale.

Respect à cet ordre.

Grâces rendues au dragon de Han tan

Décret du 9 juillet 1876.

« Les prières pour la pluie faites dans la pagode du dragon du Han tan hien dans le Tcheu li sont suivies d'un effet prodigieux. Déjà précédemment, pour honorer cet esprit, un édit lui a décerné le titre de Dragon du puits sacré où les prières sont merveilleusement exaucées. Cette année, la pluie manquant à la capitale, nous avons fait venir de Han tan à Pékin une plaque de fer (retirée du puits sacré) ; nous l'avons placée et honorée dans le Ta kouang ming tien. Hier une pluie abondante a humecté la campagne et doit nous inspirer une profonde reconnaissance. J'ordonne que, par un nouvel honneur, le puits de Han tan s'appelle le Puits sacré où le dragon exauce merveilleusement les prières et manifeste son secours. De plus, un han lin de l'École des inscriptions écrira une inscription sur un tableau qui sera donnée à Li Houng tchang et suspendu respectueusement par lui, pour remercier le dieu de sa protection.

Respect à cet ordre.

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Bibliothèque asiatique des Missions Étrangères de Paris. http://www.mepasie.org

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