T. Choutzé, ou Gabriel Devéria (1844-1899)

Biographie


PÉKIN ET LE NORD DE LA CHINE

Revue Le Tour du Monde, tomes XXXI et XXXII (1876). 128 pages + 100 illustrations de MM. Bassot, Bonnafoux, Catenacci, Clerget, etc.

  • Choutzé, le surnom honorifique de Gabriel Devéria, reçu de ses amis chinois, signifie "qui plante et fait croître la vertu".


Extraits : Les Chinoises sont-elles jolies ? - Mes vieux frères - Mais quelle est cette cacophonie insolite ? - Théâtre
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Les Chinoises sont-elles jolies ?

Chinoise nouvellement mariée.
Chinoise nouvellement mariée.


Les Chinoises sont-elles jolies ? — Eh bien, oui, elles sont jolies, mais, comme partout ailleurs, il y en a de laides. La Chinoise jolie serait jolie partout. Je n'en ai jamais vu de belles, et leur charme est relativement de courte durée. La période intermédiaire pendant laquelle les Européennes n'ont plus que l'âge qu'elles paraissent n'existe pas là-bas. De jeunes et fraîches, elles tombent sans transition dans l'étiolé fané et dans le jaune-coing. Et malgré cela, coquettes et prétentieuses, elles ne désarment pas même devant leur décrépitude : princesse ou mendiante, la vieille Chinoise posera chaque jour, aussi longtemps que ses mains le lui permettront, des fleurs sur son chef branlant et dénudé. Horreur ! l'art des faux cheveux n'existe pas, et elles n'ont pas même la ressource du bonnet et du chapeau, Pivoine ou fleur de pêcher, femme de temple ou femme de rue, la Pékinoise est toujours nu-tête. Les rites et la mode le veulent ainsi.

Dame tartare de qualité.
Dame tartare de qualité.

La femme tartare de Pékin porte un pantalon identique à celui que j'ai décrit pour les hommes. Il s'attache de même sur la chaussette blanche, bleue ou nankin, avec un ruban de couleur voyante. La chemise de coton ou de soie est une veste aussi courte que celle des hommes ; elle s'attache sur le côté et ne tombe que de deux ou trois pouces au-dessous des hanches. Comme les hommes, les femmes n'ont pour tout linge de dessous que ce petit plastron, suspendu au cou avec une chaîne de métal et serré à la taille. Mais ce plastron des femmes est généralement brodé plus ou moins richement. Autour de la taille se noue un tablier plissé qui, faisant le tour du corps, constitue une sorte de jupon ; par-dessus se passe une robe longue sans ceinture, couvrant le pied et ne laissant déborder que la haute semelle blanche de la chaussure. Cette semelle, haute d'environ trois pouces, est coupée en deux tronçons séparés, de sorte qu'elle n'existe que sous le talon et le bout du pied. La longue robe est fendue sur les quatre côtés et laisse entrevoir, pendant la marche, la jupe plissée ; sur la longue robe s'ajoute une seconde tunique plus courte et d'une couleur autre que celle de la robe et du tablier. Ces différentes pièces du costume des dames tartares sont généralement de couleur unie, mais bordées d'un large galon plus ou moins agrémenté de broderies.

Dame chinoise à sa toilette
Dame chinoise à sa toilette

Comme les Chinoises, ces dames se fardent ; le maquillage, à Pékin, est le voile ou plutôt le masque que ne doit pas quitter pour sortir une femme qui se respecte. Il est même honnête de forcer un peu la couleur en blanc ou en rouge, et surtout de doubler d'épaisseur la lèvre inférieure. La femme sans pudeur est seule à ne pas se défigurer avec le blanc, le rouge et l'encre de Chine.

C'est au miel qu'on se farde à Pékin. La dame, à sa toilette du matin, s'assoit devant un miroir à pupitre qui forme le dessus de la boîte à tiroir où est enfermée une partie des secrets de sa beauté. Elle prend gros comme une noisette de miel ; elle l'étale sur la paume de ses mains en les frottant l'une contre l'autre ; de là le miel passe sur tout le visage et une partie du cou. Ensuite vient le tour du blanc d'Espagne ; comme il est en poudre, il adhère parfaitement sur l'enduit de miel ; puis il s'agit d'appliquer le rouge. La dame se sert d'un petit morceau de drap qui a été trempé dans du carmin ; elle l'humecte un peu et elle le passe sur ses lèvres ; elle en prend aussi un peu sur les paumes des mains, les frotte l'une contre l'autre pour bien égaliser la couleur, et en tournant la paume de la main sur ses joues et ses fossettes elle termine ainsi la grave opération que l'usage exige.

Ce crépissage peut se conserver deux ou trois jours ; lorsqu'il commence à s'écailler, on y ajoute une seconde couche. Le nec plus ultra des femmes à la mode est de se tracer une petite raie de carmin verticale entre les deux yeux et de se poser des emplâtres aux tempes. Verts, noirs ou bleus, ces emplâtres de soie sont ornés quelquefois d'un bijou ou d'une paire de petites antennes, terminées par des perles fines que le mouvement de la marche fait trembloter.

Quant à la coiffure, les jeunes filles, de même que les Chinoises, se font des nattes, mais les femmes tartares mariées ont une mode particulière. Une raie est tracée au milieu de la tête, les cheveux sont divisés en deux parties, chacune nouée au sommet de la tête ; au point de jonction on place horizontalement une palette de métal, longue de vingt-cinq centimètres, sur laquelle se dressent à droite et à gauche les cheveux ; des nœuds de cordonnet rouge les fixent, et des fleurs vraies ou artificielles, de longues aiguilles terminées en cure-oreille, des papillons naturels ou fantastiques, complètent l'édifice. Ces coiffures se simplifient avec l'âge et la chute des cheveux.

L'usage des doigtiers d'argent ou d'or est commun aux Tartares et aux Chinoises. Il est du meilleur genre de porter les ongles longs. Les plus grands que j'aie vus avaient trois centimètres ; on comprendra facilement qu'il est indispensable de les protéger par un étui à chaque doigt. Les ongles seraient-ils de dimension ordinaire, il est encore d'usage de porter des doigtiers comme ornement.

On porte de même des bracelets, des bagues, des colliers, des boucles d'oreilles, et enfin des sachets faits de filigrane d'argent treillagé à jour, ornés de dessins en plumes de martin-pêcheur, et contenant des fleurs naturelles. Le jasmin, l'olea fragrans et la tubéreuse sont les parfums les plus à la mode, avec le musc, qui se retrouve en Chine dans tout, jusque dans l'encre.

Les Tartares ont des allures plus vives que les Chinoises ; jeunes, elles portent volontiers un costume se rapprochant de celui des hommes ; elles se coiffent alors très coquettement d'un chapeau de feutre à la Périnet Leclerc ; leur robe est plus courte et leurs cheveux, tressés en une seule natte, tombent sur une veste ou un gilet festonné d'arabesques.

Les Chinoises, qui semblent plus réservées dans leurs allures, ont des vêtements à peu près semblables à ceux de leurs sœurs les Tartares ; la seule différence est dans la robe de dessus, qui, moins longue, tombe au-dessous du genou, laissant voir le pantalon, que ne recouvrent pas de jupes.

Leur coiffure, dite de « phénix », se compose de deux grands bandeaux faisant coques, tandis que le reste des cheveux forme un chignon dressé verticalement derrière la tête sur un crêpé de crin, que traversent horizontalement de longues épingles garnies de fleurs ou d'un gros pompon de velours rouge contenant un petit grelot.

Un des plus jolis ornements de tête que j'aie remarqués est un peigne de fleurs naturelles qui se place autour du chignon. Ce peigne ne consiste qu'en une aiguille de bois sur laquelle est installé un fil de laiton horizontal hérissé de fils verticaux sur chacun desquels on enfile trois ou quatre fleurs de tubéreuse. Lorsque ce peigne est piqué dans les cheveux, on ne voit que les fleurs couronnant d'une manière charmante la base du chignon.

Les Chinoises s'élargissent les tempes en se rasant les cheveux ; elles se rasent aussi sur le front, assez pour que les cheveux forment une ligne bien nette et deux angles, qu'elles rectifient à l'encre.

Mes vieux frères, près de l'Observatoire

Joueurs d'échecs, mes vieux frères.
Joueurs d'échecs.

Non loin de l'Observatoire se trouve une interruption de la muraille qui permet d'en descendre. On se retrouve alors sur une petite place où donne l'entrée de la première cour de l'Observatoire.

A peine ai-je franchi la porte, que je vois d'abord se sauver trois ou quatre jeunes filles tartares (toujours peu rassurées à la vue des étrangers) et je tombe sur deux gardiens faisant leur partie d'échecs ; l'un d'eux, dans la brusquerie de son mouvement, perd ses lunettes et fixe sur moi ses petits yeux clignotants ; l'autre, à la figure peu gracieuse, sans quitter des yeux le coup qu'il médite, me dit entre ses dents qu'il a ordre de ne laisser entrer aucun étranger.

Je lui demande simplement la permission d'assister à la partie de mes deux vieux frères ; je les désignais ainsi poliment. La permission me fut accordée et j'eus une fois de plus l'occasion de voir jouer aux échecs à la chinoise.

L'échiquier chinois est traversé d'un côté à l'autre par une bande de la largeur d'une rangée de cases. Cette bande s'appelle « ho » (rivière) ; elle partage l'échiquier en deux camps de trente-deux cases chacun. Les pièces sont simplement des disques de bois, noirs et blancs ; sur chacun d'eux est tracé le caractère de son nom. Les pièces ne se placent pas sur le centre de la case, mais au point d'intersection des lignes qui circonscrivent les cases ; en sorte que, bien que l'échiquier n'ait que huit cases de largeur, chaque rangée peut cependant contenir neuf pièces. Le « tsiang » (général), correspondant à notre roi ; deux sse (ministres), correspondant chacun à notre dame ; deux « siang » (éléphants), correspondant à notre fou français ; deux chevaux et deux tche (chars), correspondant à peu près à nos tours : telles sont les pièces occupant la première ligne.
Sur la seconde, devant chaque cheval se tient un pao (canon). Le canon peut sauter par-dessus les autres pièces ; il faut même qu'entre lui et la pièce qu'il attaque il y en ait une troisième qui lui serve d'affût. Ainsi, quand le tsiang (notre roi), couvert par une pièce de son jeu, est attaqué par un canon, il se débarrasse de son attaque en se mettant à découvert, car de cette manière il prive le canon de son affût.

Cinq « ping » (fantassins) ou pions occupent les intersections impaires de la troisième ligne. Il n'y a donc de pions ni devant les ministres ni devant les canons.

Parmi les pièces, il en est qui sont destinées à la défense et qui ne peuvent traverser la rivière.

Barbier-coiffeur.
Barbier-coiffeur.

Mes vieux frères, mis en meilleure disposition par suite de l'intérêt que je prenais à leur partie, m'insinuèrent que si je consentais à faire les frais de l'enjeu, ma présence près d'eux n'en serait que mieux motivée, d'autant plus que si un inspecteur me voyait là, il leur en coûterait à chacun une bastonnade de cinquante coups de rotin. Ils voulurent bien ajouter très gracieusement qu'ils ne se montreraient pas trop exigeants, car ils jouaient simplement à qui devrait payer tout à l'heure au perruquier les frais de leur toilette.

Le barbier auquel mes vieux frères venaient de faire allusion entrait justement, portant sur l'épaule un bâton aux deux extrémités duquel étaient suspendus, d'un côté une boîte cylindrique de bois garnie de compartiments et d'une cuvette, de l'autre un banc servant en même temps d'armoire garnie de tiroirs.

J'ai constaté là, une fois de plus, que le savon et le blaireau sont remplacés chez les Chinois par l'eau bouillante et une petite lavette d'un ton gris peu engageant.

En Chine il n'y a pas, comme chez nous, barbier et barbier : il n'y a pour tout le monde qu'une seule catégorie de coiffeurs ; c'est le même, quel que soit votre rang, qui vous débarbouille d'abord, vous rase ensuite jusque sur le nez et les paupières, vous épile les sourcils, vous visite un à un, avec une aiguille, les pores de la peau, et vous masse, chez vous ou en plein air. Le tout pour une somme de deux à trois sous.

Je donnai la valeur de dix sous et je quittai mes vieux frères, qui, ne s'attendant peut-être pas à un tel excès de générosité, me firent force remercîments et salutations.

Mais quelle est cette cacophonie insolite qui fait retourner tout le monde ?

Mais quelle est cette cacophonie insolite qui fait retourner tout le monde ? On entend le bruit du gong qu'entrecoupent alternativement de longs mugissements et la musique la plus folâtre ?

Est-ce le cortège du prince Kong qui rentre dans son palais où n'a jamais pénétré aucun Européen?

Non, le prince Kong, pas plus que les hauts fonctionnaires pékinois, n'a le bruyant et nombreux cortège des fonctionnaires provinciaux ; on se contente à Pékin de six ou douze cavaliers plus ou moins gradés.

Alors qu'est-ce donc ?

On aperçoit des bannières, des parasols, et le gong se fait toujours entendre.

Employés aux pompes funèbres.
Employés aux pompes funèbres.

C'est tout simplement un enterrement.

Au rebours de ce qui se fait chez nous, le cortège de parents et d'amis marche devant le cercueil du mort. Le parcours de la rue, sur un kilomètre de distance, est bientôt égayé des deux côtés d'une double haie de valets d'enterrement. Chacun d'eux porte un attribut. Ce sont des parasols bleus et blancs, de hauts écrans de soie, des hallebardes, des mains de justice, des sceptres, des drapeaux donnant les titres du mort, ou bien des écriteaux portant des inscriptions qui ordonnent au public de faire place, de se recueillir, de faire silence. Les valets, mendiants ramassés ici et là et loués pour la circonstance, ont une tunique de toile noire serrée à la taille par une ceinture blanche ; ils sont coiffés d'un chapeau de feutre noir surmonté d'une aigrette rouge. Entre ces deux haies s'avance le convoi, précédé d'un guide à pied, entièrement vêtu de drap rouge. Son bonnet de feutre écarlate ressemble assez à celui des forçats. Il frappe du gong pour annoncer à la foule le passage du défunt, dont le portrait en pied, grandeur demi-nature, est porté dans une sorte de châsse par huit valets. Derrière cette châsse en vient une autre, contenant ses distinctions honorifiques, vanités périssables du monde qu'il a quitté. Viennent enfin les parents, vêtus d'un cilice blanc et coiffés du chapeau officiel dégarni de ses effilés rouges. Tout est blanc dans leur costume, même les chaussures. Les amis et connaissances qui escortent le convoi funèbre sont également en tenue officielle ; ils soutiennent ceux que le chagrin doit, selon les rites, empêcher de marcher ; à ceux-là on tend des coussins sur lesquels ils peuvent s'évanouir commodément de vingt pas en vingt pas, en remplissant l'air de leurs sanglots, ainsi que les rites l'ordonnent ; après quoi ils se relèvent, reprennent une conversation interrompue, et le convoi poursuit sa route. Des jeunes gens, marchant sous un dais bleu et or, jonchent le chemin de disques de papier blanc percés d'un trou qui figurent des monnaies. — On veut ainsi, paraît-il, abuser et amuser en route les mauvais esprits et, par cet adroit subterfuge, se débarrasser de leurs importunités ; sans la précaution ingénieuse à laquelle on a recours, ils seraient tentés de suivre le défunt jusqu'à sa dernière demeure.

Boutique de fournitures pour noces et pompes funèbres à Pékin.
Boutique de fournitures pour noces et pompes funèbres à Pékin.

C'est aussi pour les intimider que d'immenses dragons d'or se tourmentent les flancs sur la soie violette des tentures qui recouvrent l'immense catafalque contenant le cercueil. Ce catafalque, colossal palanquin, est porté des quatre côtés par une soixantaine de valets. Tout autour marchent des bonzes bouddhistes en robe grise, jaune, rouge ; ils récitent des prières tibétaines dont ils n'ont jamais compris un mot. Ils les chantent sur un ton aigu dont la cadence est marquée sur des triangles. Leur psalmodie ne cesse que pour faire place à un vacarme épouvantable produit à l'aide de gongs, de tambours, de flûtes, de trompes longues de six pieds.

A part ce qui est de commande, rien ne trahit la tristesse de cette cérémonie ; les employés des pompes funèbres fument leur pipe tranquillement, rient, causent, tout comme les amis et parents. Pour tout dire, c'est le même magasin qui fournit les tentures de mariage, les draperies d'enterrement, les lanternes de noce, le catafalque et le palanquin rouge de la mariée. La boutique a pour enseigne : « Ici l'on pleure et l'on rit », et les Chinois, esprits forts, confondent volontiers l'un et l'autre, ce qui n'empêche pas les rites de s'accomplir et de planer bien haut au-dessus de tout.

Théâtre

En parlant ici de la capitale chinoise, je suis loin de prétendre épuiser ce sujet si riche ; cependant je ne saurais omettre de parler de ses théâtres, qui se remplissent chaque jour, de midi à cinq heures, d'un public composé des habitants mâles des trois villes dont se compose Pékin. Je ne puis préciser le nombre des théâtres de la capitale. Il y en a peut-être une douzaine ; je ne compte pas, bien entendu, ceux qui font partie des habitations des grands personnages, ni ceux des grands cercles provinciaux que les riches négociants du dehors ont fait construire à frais communs comme lieux de réunion. Tel théâtre à Pékin n'a pas plus de réputation que tel autre, car aucun n'a d'artistes spéciaux ; les différentes troupes jouent alternativement sur chacun d'eux, et ces troupes n'ont pas toutes le même répertoire.

Tragédiens pékinois
Tragédiens pékinois

Les Chinois ont un goût très prononcé pour le drame historique ou mythologique ; l'orchestre est plus tapageur et les costumes de l'antiquité flattent davantage leurs yeux ; on voit défiler sur la scène, au son du gong, les dieux, les empereurs, les grands guerriers de l'antiquité avec leur casque surmonté de deux immenses plumes de faisan, le torse dans des cuirasses d'écaillés dorées et portant comme insignes de leur commandement de petits drapeaux dans le dos. Les costumes de théâtre sont de toute beauté : ils sont faits d'étoffes de soie très richement brodées dans leurs moindres détails. Parfois ce sont de tout jeunes acteurs de quinze à seize ans qui remplissent les différents rôles d'un drame. Il est alors très curieux de les voir singer la colère des dieux au visage bizarrement peint, essayer de la dignité des vieux rois barbus, se donner la jactance du héros, le maintien des grandes dames et l'air cassé des vieilles reines.

Ces attitudes sont d'autant plus étranges que les Chinois sont encore de véritables enfants à l'âge où nous commençons à ressembler à des hommes ; à dix-sept ans ils sont encore loin d'avoir la taille des Occidentaux du même âge.

Les drames historiques et mythologiques sont très nombreux. L'origine du théâtre chinois remonte, d'après certains écrivains, à mille sept cent soixante-six ans avant notre ère, mais c'est en réalité l'empereur Shiuane-tsong, en 720 de J. C., qui le premier introduisit dans une pièce régulière tous les éléments du poème dramatique. Depuis lors, l'histoire du théâtre chez les Chinois peut se diviser en quatre époques distinctes. La première va de 720, sous la dynastie des Thang, jusque vers 905 ; la seconde comprend ce qui s'est produit sous la dynastie des Song, de 960 à 1119 ; la troisième occupe le règne des empereurs Kine, et celle des Yuane ou Mongols de 1123 à 1341 de notre ère. Enfin, tous les ouvrages parus depuis la dynastie mongole jusqu'à nos jours forment la quatrième époque. Ce sont les ouvrages dramatiques datant de 1260 à 1341, qui sont considérés comme les plus parfaits. Cependant depuis cette période on a fait des pièces, représentation réaliste de scènes de la vie populaire, où l'auteur paraît en scène dans le costume actuel des Chinois et où l'esprit remplace avantageusement pour moi les costumes brillants, les grands gestes, les grimaces terribles et le trop bruyant orchestre charivarique des tragédies antiques.

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