Biographie d'auteurs

Jean-Pierre ABEL-RÉMUSAT (1788-1832)


Cf. Notice de Landresse : "Jean-Pierre Abel-Rémusat naquit à Paris, le 5 septembre 1788, de Jean-Henri Rémusat, l'un des six chirurgiens privilégiés du roi, et de Jeanne Françoise Aydrée. Son père était de Grasse, et le nom de Rémusat est honorablement connu dans cette partie de la Provence... Du côté maternel, M. Rémusat appartient à la ville de Besançon ; on peut dire même que c'est là sa véritable patrie, car ce fut celle de son adoption..."

Plusieurs travaux présentés dans la bibliothèque Chineancienne évoquent la vie et l'œuvre d'Abel-Rémusat :
J.-J. Ampère : De la Chine et des travaux de M. Abel-Rémusat
E.-A. Clerc de Landresse : Notice sur la vie et les travaux de M. Abel-Rémusat
A.-I. Silvestre de Sacy : Notice sur la vie et les ouvrages de M. Abel-Rémusat
Voir aussi l'article d'Henri Maspero sur le blog jelct.blogspot.fr.

 

AMIOT Joseph-Marie (1718-1793)


Le père Joseph Amiot, fils de Louis Amiot, notaire royal à Toulon, est né le 8 février 1718. Après avoir terminé ses études classiques et fait trois ans de philosophie et un an de théologie au séminaire des jésuites de sa ville natale, il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Avignon, le 27 septembre 1737. Il y resta deux années, avant de se lier à Dieu, le 29 septembre 1739. Puis le collège à Besançon (1739-1742), les humanités à Arles et à Aix (1742-1744), la rhétorique à Nîmes (1744-1745), la théologie à Dôle, où il sent se développer en lui un goût passionné pour l’histoire, les langues et les arts. Ordonné prêtre à la fin de ses quatre années de théologie, il redevient novice pendant un an (1749-1750), à Salins, dans le Jura. Attiré par les peuples d'au-delà des mers, il est destiné pour la cour de Pékin. Il part pour la Chine le 21 novembre 1749, et aborde à Macao le 27 juillet 1750. Parti de Canton le 2 juin, il n’entre à la mission française de Pékin que le 22 août vers midi. Il y restera jusqu'à sa mort le 9 octobre 1793.


Deux époques très distinctes dans son séjour en Chine. La première, celle de son apostolat et de l’étude des langues parlées dans le vaste empire chinois, s’étend de 1750 à 1766. La seconde, la plus importante et la plus longue, celle où il conquiert la réputation méritée de savant, par sa correspondance scientifique et littéraire avec les personnages les plus érudits de son temps, embrasse les années écoulées entre 1766 et 1793.
Son nom était connu de l’Europe savante, il avait pénétré jusqu’au fond des deux Amériques. On lui doit notamment :

Et de très nombreuses autres contributions aux Mémoires concernant les Chinois.

  • Dictionnaire tatar-mantchou-français, 1790.

Avec Joseph Amiot disparaissait en 1793 le plus ancien et le plus savant des derniers survivants de la mission française à Pékin.

(Biographie à partir des travaux de C. de Rochemonteix et J. Dehergne).

Jules ARÈNE (22 mai 1850, Sisteron — 19 juin 1903, Sisteron)


J. Arène arrive en Chine en 1868 comme élève-interprète et y poursuit pendant douze ans une carrière consulaire notamment à Fou-tcheou, Han-k'eou, Chang-haï, Péking. Il rentre en France, puis est nommé consul notamment à Sousse, Algésiras, Charleroi. Il est le frère du poète félibre Paul Arène. "Auteur d'un livre charmant qui a eu deux éditions : La Chine familière et galante" (D'après une nécrologie d'Henri Cordier, T'oung pao 1903).

BONVALOT Gabriel (1853-1933)

lire la biographie de l'Assemblée Nationale 

Explorateur français de l'Asie centrale. Une première exploration en 1880 le conduit  en Bactriane. En 1887, il traverse le Pamir. Une autre expédition, en 1889-1890, financée par le duc de Chartres, le conduit, avec Henri d'Orléans, jusqu'au Tonkin, en traversant les plateaux inconnus aux Européens de l'est du Tibet, mais sans pouvoir cependant entrer à Lhassa.
Il fonde en 1894 et anime le Comité Dupleix, milite pour la colonisation française, s'intéresse à l'aviation. Député de 1902 à 1906, (Républicain nationaliste). Maire de sa commune dans les années 1910. Membre de la Légion d'honneur.
Bibliographie : En Asie centrale, de Moscou en Bactriane, 1884. — En Asie centrale, du Kohistan à la mer Caspienne, 1885. — Du Caucase aux Indes à travers le Pamir, 1888. — De Paris au Tonkin, à travers le Tibet inconnu, 1892, un gros succès de librairie. — L'Asie inconnue, 1896. — Propos d'un Français, 1911. — Une lourde tâche, 1913. — Les chercheurs de routes : Marco Polo, 1929.

DEVÉRIA Gabriel (1844-1899)

G. Devéria était membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Une notice sur sa vie et ses travaux a été écrite par M. Edmond Pottier, et lue dans la séance de l'Académie du 2 mars 1900.

Jules-Léon Dutreuil de Rhins

DUTREUIL de RHINS Jules-Léon (1846-1894)

[voir la biographie à la page de l'ouvrage Mission scientifique dans la Haute Asie]

FORTUNE Robert (1812-1880)


Une excellente biographie est disponible sur le site Plantexplorers.com

FRANÇOIS Auguste (1857-1935)

Lire sa biographie, et plus, sur le site de l'association Auguste François

Auguste François reste, ou doit rester, dans l'histoire pour trois actions qu'il a faites et pour une qu'il n'a pas faite :

  • Grâce à son courage et à sa lucidité, il a su ramener au Tonkin la colonie française de Yunnan-Sen, menacée de massacre au printemps 1900.
  • Il a fortement contribué à l'établissement de la voie ferrée entre Hanoï et le Yunnan, inaugurée en 1910.
  • Il laisse une splendide collection, sensible et humaine, de photographies et de films sur la Chine de la fin des Tsing.
  • Il n'a pas poussé aux désirs belliqueux de conquête du Yunnan, manifestés par certains politiciens et industriels français à cette époque. Voir à ce sujet le livre de Désirée Lenoir "Le Consul qui en savait trop".

JAMETEL Maurice (1856-1889)


Né à Montrouge le 11 juin 1856. Elève à l'Ecole des Langues Orientales Vivantes, puis élève interprète à Pékin (1878-1880). Consulat de France à Hong-kong. Après des missions en Corée et au Japon, il regagne l'Europe pour raisons de santé. Chargé de cours (1886-1889), puis professeur titulaire (janvier-mai 1889) à l'Ecole des Langues Orientales.

Auteur de divers ouvrages : souvenirs de voyageur ("Pékin") ou de collectionneur ("La Chine inconnue") ; traductions ("L'encre de Chine") ; opuscules sur les émailleurs pékinois, sur la métallurgie chinoise, la politique religieuse de l'Occident en Chine, les inscriptions chinoises du Tibet. Nombreux articles de l'actualité de l'Extrême-Orient. Ecrit dans divers journaux, dont L'Economiste français.

Clerc de LANDRESSE Ernest-Augustin (1800-1862)

Biographie et portrait extraits du site de la Bibliothèque de l'Institut.


"Ernest-Augustin Xavier Clerc de LANDRESSE, né à Auvers-sur-Oise le 17 août 1800, décédé le 29 juin 1862. Orientaliste, ancien élève de l'École des Chartes, il fut membre du conseil de la Société Asiatique. Il révisa avec Klaproth (1783-1835) la traduction du Foe Koue Ki de Chy Fa Hian, proposée par J.-P. Abel-Rémusat (1788-1832), premier titulaire de la chaire de langue et littérature chinoise au Collège de France. Il traduisit du portugais les éléments de la grammaire japonaise du père Rodriguez, d'après le manuscrit de la Bibliothèque du roi, et collationnés avec la grammaire publiée par le même auteur, à Nagasaki, en 1604. Avant de se livrer aux études orientales, Clerc de Landresse avait pris part à la rédaction de journaux politiques et, au moment de la révolution de 1830, il avait été gérant du journal L'Universel."
Clerc de Landresse fut bibliothécaire de l'Institut de 1843 à sa mort.

LANGE Laurent (Lorenz) (1690-1752)

Biographie universelle, ancienne et moderne,
rédigée par une société de gens de lettres et de savants,
L. G. Michaud, Paris, 1819, tome XXIII.


Voyageur du XVIIIe siècle, Lange était né à Stockholm. Il entra au service de Russie comme lieutenant dans le corps du génie. Pierre Ier l'employait, en 1715, à surveiller la construction du palais de Péterhof, qu'il faisait bâtir sur les bords du golfe de Finlande, lorsque le prince Gagarin, gouverneur de Sibérie, communiqua au czar des dépêches de Khang-Hi, empereur de la Chine, qui demandait qu'on lui envoyât un médecin habile avec des remèdes. Thomas Garwin, médecin anglais, établi à Saint-Pétersbourg, s'offrit pour aller à Pékin. En même temps, Pierre, qui voulait orner de curiosités de la Chine quelques appartements de son nouveau palais, donna ordre à Lange de partir avec le médecin, et il le revêtit de la qualité d'agent. On partit le 18 août 1715. On prit la route de Tobolsk, d'Irkoutsk, et du grand désert de Coby. Le 6 novembre 1716, on passa la Grande muraille ; et le 12, Lange et le médecin furent présentés à Khang-Hi, dans un palais à trois lieues de Pékin. Ils furent accompagnés à l'audience par les pères Stumpf et Parennin, qui leur servaient d'interprètes. Ils firent devant l'empereur les neuf prosternations dont le refus a, de nos jours, occasionné le renvoi de plusieurs ambassadeurs européens. Les envoyés russes quittèrent Pékin au mois d'août 1717, et furent de retour à Saint-Pétersbourg en 1718.

Pierre fut si content des curiosités que Lange lui avait rapportées, et notamment d'un grand poêle en porcelaine, qu'en 1719 il le nomma son résident à Pékin. Lange accompagna Léon Vasiliavitz Ismaïlof, capitaine des gardes du czar, et son envoyé extraordinaire auprès de Khang-Hi, pour aplanir les difficultés relatives au commerce des Russes avec la Chine. Quand Ismaïlof partit de Pékin, en 1721, Lange resta dans cette capitale pour veiller aux intérêts des caravanes russes ; mais de nouvelles difficultés survenues entre les deux nations le forcèrent de quitter Pékin, le 12 août 1722.

Après que les frontières des deux empires eurent été fixées par un traité conclu en 1726, il fut de nouveau envoyé en Chine, avec une caravane de deux cents personnes. Le 26 décembre 1727, on entra dans Pékin, et Lange y resta jusqu'au 13 juillet de l'année suivante. Ses services furent récompensés par la dignité de conseiller de chancellerie.

En 1736, il fut encore envoyé à la Chine avec une caravane, qui partit de Selinginsk, et arriva le 10 novembre à Pékin. Malgré les tracasseries continuelles des Chinois, les marchands russes firent des affaires assez lucratives. Lange partit le 10 mai 1737, et prit sa route par le désert de Coby. Il fut ensuite nommé vice-gouverneur d'Irkoutsk.


Les relations de ses différents voyages ont été publiées soit par lui-même, soit par d'autres ; en voici la liste :
I. Journal du voyage de Laurent Lange à la Chine, écrit par lui-même. À son retour, en 1718, il le communiqua à l'auteur des Nouveaux Mémoires sur la Russie, vol. in-12 ; celui-ci l'inséra dans son second volume. Ou dit que Lange fut mécontent de cette publication, faite sans son aveu. On trouve le même journal dans le tome V du Recueil des Voyages au Nord. Quoique un peu maigre, il offre néanmoins quelques détails intéressants sur les peuples nomades de la Sibérie, et sur les premiers moments du séjour des envoyés russes à Pékin.
II. Relation de l'ambassade envoyée par S. M. l'empereur de la grande Russie à l'empereur de la Chine en 1719, et Observations sur les mœurs et les usages des Chinois, Mongols et autres peuples tartares, par J. G. Unverzagt ; Lubeck et Ratzebourg, 1727, in-8°. fig. (en allemand.)
III. Journal du sieur Lange, contenant ses négociations à la cour de Chine en 1721 et 1722, Leyde, 1726, un vol. in-12, avec des remarques de l'éditeur ; il se trouve aussi dans le tome VIII des Voyages au Nord.
IV. Journal du voyage d'une caravane de Kiakhta à Pékin, fait en 1727 et 1728, sous la conduite de L. Lange.
V. Journal du voyage d'une caravane de Tzouroukhaïtou par la Mongolie à Pékin, fait en 1736 sous la conduite de Lange, conseiller de chancellerie, et du commissaire Firsof. Ces deux morceaux ont été publiés par Pallas dans le tome II de ses Nouveaux Essais sur le Nord : il les a enrichis de ses notes. Le dernier est écrit par une personne employée dans la caravane. Pallas en avait obtenu ie manuscrit russe à Selinginsk : il l'abrégea en le traduisant. Ces journaux sont, comme le premier, remplis de minuties : mais le récit des difficultés que les Chinois élevaient sans cesse, fait bien connaître l'esprit de cette nation ; et quelques particularités sur les routes que Lange a suivies, fournissent des lumières sur la géographie de ces contrées lointaines et peu fréquentées.

MATIGNON Jean-Jacques (1866-1928)

lire la note du Fomarfec

Médecin.
Premier séjour en Chine de 1894 à 1898, il y organise un hôpital, et lutte contre la peste en Mandchourie, aussi bien que contre le typhus et le choléra à Pékin en 1895, et à nouveau la peste à Macao en 1897.
Court séjour en France, puis médecin de la légation de France à Pékin de 1899 à 1901.

PETRUCCI Raphaël (1872-1917)

lire l'article d'Eric Lefebvre (INHA)

Critique d'art, orientaliste, sociologue. Bibliographie :

  • Les caractéristiques de la peinture japonaise, 1907
  • Essai sur une théorie de la vie, 1908.
  • La peinture chinoise au musee Cernuschi, 1912 (en collaboration avec Édouard Chavannes).
  • Traduction et commentaires du Kie tseu yuan houa tchouan (ou Les Enseignements de la Peinture du Jardin grand comme un Grain de Moutarde), 1912.

PIRY Théophile (1851-1918)

  • Théophile PIRY est né en 1851 à Nantes d'une famille d'humbles ouvriers de la rue Basse du Château. Sa mère était très intelligente et fort pieuse ; vers 1865, les habitants de la Paroisse Saint Pierre à laquelle elle appartenait, stimulés par les récits de la Semaine religieuse, s'occupaient beaucoup des missionnaires de la région envoyés dans l'Extrême-Orient.
  • Son frère Pierre, né en 1838 et parti le premier en Chine, fit naufrage en Mandchourie et, recueilli par la Légation de France à Peking, entra dans les Douanes chinoises où il fit une longue et honorable carrière, particulièrement à Chang Haï.
  • Théophile entraîné par son frère part pour la Chine en 1870. Il apprend le chinois, entre à son tour dans les Douanes en avril 1874 et arrive au poste de Commissaire en avril 1896 ; il est pendant quelque temps « Chinese Secretary » de l'Inspecteur général ; enfin, il est nommé Directeur général des Postes chinoises lorsque ce service est rendu indépendant des Douanes.
  • Il quitte la Chine en 1916 et meurt le 28 juin 1918, dans le Morbihan. Officier d'Académie et chevalier de la Légion d'Honneur. Passionné de photographie, il laisse une importante collection de photos de Péking. Sinologue distingué, il est l'auteur quelques travaux parmi lesquels : — Le Saint Édit, étude de littérature chinoise. Bureau des statistiques, Inspectorat général des douanes, 1879. — Erh-tou-mei ou les Pruniers merveilleux, roman chinois traduit et accompagné de notes philologiques. E. Dentu, libraire-éditeur, Paris, 1880. — Manuel de langue mandarine, ou recueil idéologique en chinois, francais, et anglais, des termes, locutions et idiotismes de la langue mandarine du nord. Avec C.-H. Oliver. Kelly & Walsh, 1895. — Biographie fondée sur une nécrologie d'Henri Cordier.

PRJEVALSKI Nicolas (1839-1888)

lire l'article de P. Lemosof (Cosmovisions)

Colonel, puis général de l'armée russe, issu d'un vieille famille cosaque, explorateur d'une grande portion de l'Asie centrale, fin observateur de la faune et de la flore locales, meneur d'hommes. Il rassembla au cours de ses voyages une foule de données de toutes sortes, et jeta les fondements de l'exploration scientifique.

SMITH Arthur Handerson (1845-1932)


Né au Connecticut, Etats-Unis, Arthur Smith participa comme volontaire à la Guerre de Sécession en 1864, dans un régiment du Wisconsin.
Après des études de théologie et de médecine, il fut en 1872 envoyé avec son épouse en Chine du Nord, où il séjourna 54 ans, cherchant à vivre au maximum selon la vie locale.
En 1926, il se retira en Californie.
Bibliographie: on retient notamment :
Proverbs and Common Sayings from the Chinese, 1886, 1916.
Chinese Characteristics, 1894. Traduit en de nombreuses langues, notamment en français sous le titre : Mœurs caractéristiques des Chinois.
Village Life in China: A Study in Sociology, 1899.
China in Convulsion, 1901, sur les Boxers. 
Chinese Characteristics fut l’ouvrage sur la Chine le plus lu par les Américains jusqu’aux livres de Pearl Buck dans les années 30.
Le livre est, pour les Chinois, représentatif de ce que fut durant une longue période la perception du caractère et du peuple chinois par un occidental.

TCHENG Ki-Tong (1851-1907)


Tcheng Ki-Tong [Chen Jitong] naquit à Fou-tcheou et apprit le français à l'école de l'arsenal de la ville. Il séjourna un an en France (1876), puis poursuivit une carrière de diplomate. Dans les années 1880, il fut nommé attaché militaire en France. Son aisance et sa parfaite maîtrise du français lui permirent de publier avec succès à Paris plusieurs ouvrages et traductions, notamment: Les Chinois peints par eux-mêmes (1884), Le théâtre des Chinois (1886), Contes chinois (1889, traduits du Liaozhai zhiyi).